Etape 47 - Biblian - Iglesia Virgen del Rocio

Mercredi 27 juin 2018. Ce matin, le beau temps semble être de la partie. Bonne nouvelle après la grisaille qui tombait hier sur Cuenca. De bon matin, nous prenons la route vers le site Inca d'Ingacirpa***, le principal site de l'Equateur, situé à un peu plus d'une heure de route de Cuenca, en allant vers le sud.

En chemin, nous faisons halte à la Iglesia Virgen del Rocio, une des attractions touristiques les plus importantes du canton de Biblian. Depuis le sommet de la colline où le sanctuaire chrétien se dresse, on a une vue fantastique sur toute la vallée du Tomebamba.

Le majestueux sanctuaire de la Virgen del Rocío*** trouve son origine en 1894, époque à laquelle Biblián et Austro traversaient une période difficile en raison de la sécheresse qui entraînait la mort des animaux et des cultures.

Pour savoir pourquoi un tel édifice a vu le jour ici, il faut remonter cette époque tourmentée pour toute la région. Le père Daniel Muñoz, curé de la paroisse, se mit à prier et, le 20 janvier 1894, accompagné d'un groupe de personnes, il monta vers la colline de Zhalao et plaça dans une pierre de la colline une petite image de la Vierge qu'il avait sur lui. C'est alors qu'une pluie tenace s'est mise à tomber, sauvant ainsi les récoltes et les animaux...

Les fidèles commencèrent ainsi à visiter la Virgen del Rocío. Face à cet afflux de pélerins, le même curé de la paroisse, le père Muñoz, décida de faire construire une petite chapelle en bois, mais face au nombre croissant de fidèles, l'espace devint rapidement trop petit pour contenir tout le monde. Il fut ainsi décidé de construire un sanctuaire plus grand.

C'est ainsi qu'en 1895, le père Munoz entreprit la construction d'une église en pierre, en brique et en bois. De nombreux dons affluèrent et tous les fidèles contribuèrent à la construction de cet édifice. Au final, l'église fut achevée en 1908. 

Au fil du temps, la dévotion envers la Virgen del Rocío augmenta dans tout le pays, de sorte que l'espace de la chapelle principale devint trop  étroit et limité. Le père Iglesias, le nouveau prêtre de la paroisse, vit la nécessité de construire un sanctuaire beaucoup plus large. Avec l'aide de  la communauté, commença alors la construction d'un nouveau sanctuaire conçu dans un style gothique.

Toute la communauté de villageois se mit ainsi au travail pour construire ce nouveau sanctuaire. Le processus se déroula par étapes, tout d'abord le couloir latéral droit puis la construction de la nef centrale et de la nef latérale gauche. Après avoir renforcé la structure avec des murs de soutènement, la construction de la coupolecommença avec les conseils de techniciens de la ville de Cuenca.  

Cinquante ans furent nécessaires à la construction de la Iglesia Virgen del Rocio***. Le 31 juillet 2007, parce que le sanctuaire constituait une référence architecturale-artistique pour son style néo-gothique de style populaire et pour son emplacement audacieux, original et complexe au sommet du Zhalao, le sanctuaire de la La Virgen del Rocío fut déclaré patrimoine culturel de l'Équateur.

Elevé en utilisant des pierres taillées, le sanctuaire fait aujourd'hui l'admiration de tout le pays. Tour et nefs sont soutenues par 49 colonnes de granit entre lesquelles plus de 36 arches se succèdent tandis que la lumière met en valeur les parois rocheuses de la colline. 

Aujourd'hui, Biblián accueille des paroissiens de tout l’Équateur pour célébrer sa naissance et les miracles accomplis par la patronne.

La Virgen del Rocío est célébrée deux fois par an, le 20 janvier, avec une messe, à cause du miracle qui lui est attribué. Mais également le 8 septembre. 

Les Indiens ont une foi particulière pour ce lieu parce que pour leurs ancêtres, il s'agissait d'une sorte de sanctuaire de vénération de la lune. A côté de la colline de Zhalao, se trouve un lieu appelé Llavazhí, qui signifie "reflet de la lune". Pour cette raison, ils ont uni leur dévotion à la Vierge et à la Lune.

Situé sur la colline escarpée de Zhalao, à l'est de la ville de Biblián, dans la province de Cañar, le sanctuaire offre une vue incomparable sur toute la vallée et la ville de Biblian.

Aujourd'hui, cette église a une histoire qui associe les croyances métisses catholiques aux croyances des indiens cañaris.